Quels sont les troubles de la vision et comment les traiter ?

Manque de netteté, fatigue oculaire, couleurs plus fades… Les troubles de la vision prennent de multiples formes. Avec l’âge, de nouvelles affections apparaissent – DMLA, cataracte, glaucome – dont les conséquences, variables, handicapent plus ou moins lourdement la vie quotidienne et restreignent l’autonomie. Heureusement, la recherche fait de formidables progrès pour préserver notre vue, et parfois même l’améliorer…

3 TROUBLES DE LA VISION : DMLA, GLAUCOME, CATARACTE

LA DMLA

Qu’est-ce que c’est ? La Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une atteinte de la macula, qui est la partie centrale de la rétine, d’un millimètre de diamètre, qui assure la vision centrale précise. La DMLA se manifeste peu à peu par une baisse de l’acuité visuelle ou une sensation de manque d’éclairage. Il devient alors difficile de lire, de conduire, de reconnaître un visage, les lignes droites se mettent à onduler et un point noir fixe apparaît, qui suit le regard. À terme, ce trouble de la vision mène à la cécité. On connaît mal les mécanismes de déclenchement de cette dégradation. Il est toutefois probable que, parmi les facteurs aggravants, figurent le tabagisme, des carences en vitamines (surtout la vitamine C) et en minéraux ainsi que de trop fortes expositions au soleil. On estime que cette maladie trop mal connue du grand public touche 25 % des plus de 75 ans. Il existe deux principaux types de DMLA : la DMLA dite « humide », qui représente 20 % des cas, est caractérisée par l’apparition anormale de vaisseaux sous la rétine ; et la DMLA dite « sèche », caractérisée par l’accumulation de déchets conduisant à l’atrophie de la rétine. 

Quels traitements ?  Si aujourd’hui, les progrès de la médecine ne permettent pas encore de guérir la DMLA, ils parviennent à en ralentir les effets destructeurs et à en contenir l’évolution si on la dépiste assez tôt grâce à des contrôles réguliers (chaque année à partir de 55 ans). Il est également recommandé de procéder soi-même à des tests réguliers pour détecter une tache noire ou même grisâtre, signe d’un trouble de la vision, en regardant une image alternativement avec un œil puis l’autre. Aujourd’hui, les traitements les plus communément utilisés sont ceux anti-angiogéniques administrés directement au niveau de l’œil par injections dans la vitrée. Ils inhibent la croissance des néovaisseaux et parviennent parfois à faire régresser certains néovaisseaux d’apparition récente. Ces injections doivent être renouvelées régulièrement.

D’autres techniques existent pour prévenir les troubles visuels : d’une part, la photo-coagulation au laser qui s’attaque aux lésions de la rétine et est utilisée lorsque la baisse de la vision n’est pas trop importante ; d’autre part, la photothérapie dynamique qui consiste à injecter dans la circulation sanguine un colorant qui se fixe sélectivement sur les néovaisseaux et qui est utilisée lorsque ces derniers ont atteint le centre de la macula.

LE GLAUCOME

Qu’est-ce que c’est ? Le glaucome est une maladie du nerf optique due à une pression intra-oculaire trop élevée. Résultat, la vision se brouille, des maux de tête apparaissent (généralement le matin) et petit à petit la vision périphérique se réduit, jusqu’à une possible cécité. Il existe une forme particulière du glaucome baptisée « par fermeture de l’angle » qui provoque d’importantes douleurs dues à une montée brutale de la pression oculaire. Mais le glaucome est le plus souvent indolore et, pendant une longue période, le cerveau « masque » et compense les trous dans le champ de vision. C’est pour cela que, lorsque les premiers symptômes apparaissent (vision brouillée comme à travers un voile, baisse de la vision centrale), le glaucome est déjà généralement bien installé. Les consultations régulières constituent donc la meilleure prévention (chaque année à partir de 60 ans) face aux troubles de la vision.

Le risque de glaucome s’accroit avec l’âge : à peine 1 % de la population à 50 ans mais 3 % passé 60 ans et 8 à 10 % après 70 ans. Environ 800 000 personnes sont traitées en France. Outre l’âge, il existe des facteurs qui prédisposent au glaucome : l’hérédité (avec un parent, un frère ou une sœur concernée, le risque est trois fois plus élevé), une tension oculaire élevée et la myopie.

Quels traitements ? La progression du glaucome peut être ralentie ou arrêtée grâce à des traitements de plus en plus performants. Des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants diminuent la quantité d’humeur aqueuse, ce liquide transparent présent dans l’œil, pour en abaisser la pression. La médecine dispose de nouvelles formules de collyres plus confortables cumulant les principes actifs, ce qui limite le nombre d’instillations quotidiennes. Ils sont désormais sans conservateurs, évitant des irritations. Si cela ne suffit pas, il est possible d’avoir recours à la chirurgie, notamment à la chirurgie dite « micro-invasive du glaucome MIGS » disponible depuis peu en France, rapide et généralement pratiquée en ambulatoire : un micro-drain ou un stent est posé dans la paroi de l’œil pour évacuer l’humeur aqueuse. 

LA CATARACTE

Qu’est-ce que c’est ?  La cataracte est une affection du cristallin qui entraîne une perte de sa transparence. Le cristallin s’opacifie progressivement, entraînant une baisse de l’acuité visuelle, une baisse de la sensibilité aux contrastes, un éblouissement, une gêne nocturne et une modification de la perception des couleurs. Le plus souvent physiologiquement liée au vieillissement naturel de l’œil, la cataracte peut être aussi congénitale ou traumatique. Il faut penser à l’opération à partir du moment où ce trouble visuel devient un handicap dans la vie quotidienne.

Quels traitements ?  Il n’en existe qu’un et il est chirurgical. Baptisé « phakoémulsification », il est réalisé sous anesthésie locale, généralement en ambulatoire, l’acte consiste à remplacer le cristallin opacifié par un autre artificiel, synthétique, destiné à durer toute la vie. Le classique implant monofocal, posé dans la majorité des cas, permet de traiter la cataracte, mais aussi une myopie ou une hypermétropie. C’est l’opération la plus pratiquée en France avec près de 850 000 interventions. Elle dure une quinzaine de minutes et est parfois couplée à la correction d’un autre défaut visuel (myopie, presbytie, astigmatisme).

Conseils pour prendre soin de ses yeux 

  • Abandonner le tabac : les fumeurs ont deux à trois fois plus de risque de DMLA.
  • Porter des lunettes de soleil été et hiver (catégorie 3 ou plus) : le soleil favorise la cataracte, la DMLA et le mélanome de l’œil.
  • Se méfier des écrans : ils induisent fatigue et sécheresse oculaire. Régulièrement, penser à cligner des yeux et porter le regard au loin. Éviter les réverbérations (soleil, lampes) sur les écrans… et décrocher dès que possible !
  • Consulter une fois par an passé 50 ans pour dépister un problème de vue, et sans attendre en cas de symptôme brutal ou nouveau.
  • Manger des aliments riches en vitamines A et C : ils améliorent la vue et diminuent le risque de DMLA.

Vous souhaitez prévenir les éventuels troubles de la vision qui ont tendance à s’accentuer avec l’âge ? Alors, pensez-y dès maintenant en souscrivant une mutuelle santé seniors !

GLOSSAIRE

Accommodation : effort visuel qui permet de modifier la puissance de l’œil pour voir net, par exemple en vision rapprochée pour lire, écrire… Ce phénomène est un réflexe naturel dû à la modification de la forme du cristallin qui se bombe plus ou moins.

Acuité visuelle : performance visuelle, elle mesure le pouvoir de l’œil à distinguer nettement les détails, avec et sans lunettes. Elle se mesure en 10ème.

Angiographie : examen du fond d’œil et des vaisseaux rétiniens (de la rétine) réalisé à l’aide d’un appareil prenant des photos de vos rétines.

L’astigmatisme : défaut visuel (ce n’est pas une maladie) dû à la forme torique – c’est-à-dire avec des courbures comparables à celles d’un ballon de rugby – de certains organes de l’œil tels que la cornée et/ou le cristallin. Ce trouble de la vision se traduit par une imperfection de vision, aussi bien en vision de loin qu’en vision de près, et par une difficulté à discerner par exemple le H et le M, le P et le F.

Biométrie : examen qui permet de prendre certaines mesures de l’œil, indispensable par exemple avant l’opération de la cataracte pour déterminer la puissance de l’implant intra-oculaire qui devra remplacer le cristallin naturel devenu opaque.

Cataracte : voir plus haut 

Chalazion : inflammation et kyste apparaissant au niveau des glandes situées sous les paupières dus à une rétention des sécrétions, les petits canaux de drainage se bouchant. À ne pas confondre avec un orgelet.

Collyre : médicament ophtalmique de forme liquide ou semi-solide qui permet de traiter localement des affections oculaires ou des paupières.

Compensation optique : synonyme de correction optique : puissance d’un verre correcteur, d’une lentille de contact, destinée à délivrer la meilleure vision possible.

Conjonctivite : inflammation de la conjonctive : membrane fine recouvrant l’œil et l’intérieur des paupières. Il existe plusieurs formes de conjonctivite dues à des causes diverses.

Cornée : partie transparente du globe oculaire située en avant de l’œil, entourée de l’enveloppe externe de l’œil, la sclère, qui est reconnaissable par sa couleur blanche.

Corps vitré : liquide gélatineux transparent et incolore situé à l’intérieur du globe oculaire, entre le cristallin et la rétine. De consistance visqueuse le corps vitré se liquéfie avec l’âge.

Cristallin : organe situé derrière l’iris. Normalement transparent, il assure des fonctions très importantes pour le système visuel : la mise au point pour voir net, l’accommodation grâce à une modification de sa courbure, l’absorption d’une partie des UV qui protège ainsi la rétine. Il représente un tiers de la puissance totale de l’œil.

Déficience visuelle : diminution de la capacité visuelle. Terme généralement utilisé pour parler de malvoyance.

DMLA : voir plus haut

Distorsion : phénomène qui fait apparaître des courbes sur des lignes qui sont droites. 

Examen du fond d’œil : réalisé par un ophtalmologiste, il vérifie la santé de la rétine et des structures postérieures de l’œil comme les vaisseaux sanguins.

Glaucome : voir plus haut.

Iris : partie de l’œil reconnaissable par sa teinte, percée en son centre par la pupille. Il se dilate ou se contracte par réflexe naturel pour adapter l’œil à son environnement lumineux.

Macula : centre de la rétine située au fond de l’œil.

Myopie : défaut visuel dû à une forme géométrique de l’œil plus allongée que la norme. Elle  se traduit par une vision lointaine floue, alors que la vision de près est nette.

Nerf optique : il permet de transférer les informations visuelles de la rétine au cerveau.

Ophtalmie : inflammation de l’œil et en particulier de la conjonctive.

Orbite : cavité osseuse contenant l’œil.

Orgelet : infection d’un cil toujours situé sur le bord de la paupière (contrairement au chalazion).

Orthoptiste : professionnel de santé qui assure des actes de rééducation et de réadaptation de la fonction visuelle.

Presbytie :  trouble visuel (ce n’est pas une maladie) dû au vieillissement naturel de l’œil, et qui concerne chaque personne à partir de 45 ans environ. Elle se traduit par une difficulté grandissante à voir de près.

Pupille : partie ronde et noire au centre de l’iris ; c’est la partie colorée de l’œil.

Réfraction : phénomène optique signifiant que la lumière change de direction ou de vitesse en traversant une matière (le plus souvent, les verres optiques). 

Rétine : membrane fine et transparente tapissant le fond de l’œil, destinée à recevoir les impressions lumineuses qui délivrent la vision.

Strabisme : Défaut visuel qui fait que les yeux ne regardent pas dans la même direction ; les axes visuels ne sont plus parallèles. On distingue le strabisme convergent (un œil ou les deux yeux regardent vers le centre du visage), le strabisme divergent (ils regardent vers l’extérieur) et le strabisme vertical (en bas ou en haut).

Vitré : masse gélatineuse remplissant l’intérieur de l’œil et représentant 90 % de son volume. Transparent, il n’est pas toujours uniforme et son apparence peut se modifier avec l’âge.